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LES AMOURS

Combien le fond doit être beau.
En attendant, veux-tu d’un zéphyr agréable ?
Mes tablettes t’en tiendront lieu,
À moins de n’avoir pris la chaleur qui t’accable
À ma flamme, en ton propre feu.
Je parle, et de grains noirs la poussière t’offense…?
Poudre immonde, fuis ces bras blancs !
Mais voici le cortège : attention ! silence !
Puis, acclamons les nobles rangs.

En tête est la Victoire, aux ailes déployées :
Déesse, ici rends-moi vainqueur !
Applaudissez Neptune, âmes par lui choyées ;
Moi, non : à la terre mon cœur.
Guerriers, saluez Mars ! je hais, moi, les blessures ;
J’aime la paix, l’amour, son fruit.
Phébé, ris aux chasseurs ; toi, Phébus, aux augures ;
Stimule, ô Pallas, l’homme instruit.
Laboureurs, bénissez Cérès, le dieu des vignes :
Lutteurs, écuyers, les Gémeaux.
Nous, adorons Vénus et ses archers insignes.
Ô Cypris, abrège mes maux,
Éclaire ma voisine, ordonne qu’elle m’aime !
Vénus d’un signe m’a dit : Oui.
Ce qu’elle m’a promis, confirme-le toi-même :
Je te divinise, ébloui.
Va, par toi je le jure et par ces dieux splendides,
Tu seras ma mie en tout temps.