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LES AMOURS

Tous trois narguent pudeur et crainte,
Mots rudes ou mielleux, sans fruit j’ai tout-tenté,
Homme plus sourd que cette porte.
Non, tu ne devrais pas servir une beauté,
Mais aux bourreaux prêter main-forte.
Déjà l’aube blanchit l’horizon vaporeux,
Et le coq sonne sa fanfare.
Toi, couronne à regret tombant de mes cheveux,
Reste devant ce mur barbare.
Quand ma maîtresse, au jour, te verra sur le seuil,
Tu lui diras ma vaine attente.
Adieu, portier, rougis. Que ce funeste accueil
Te soit rendu par ton amante.
Enfin, adieu toi-même, insurmontable écueil ;
Je pars, adieu, porte irritante !