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OVIDE

Le recueil d’élégies dont nous publions une traduction nouvelle fut probablement son œuvre de début. Il y célèbre ses amours avec une dame romaine que quelques-uns ont crue être la fille d’Auguste, la trop fameuse Julie. Rien n’est moins prouvé. Ce qui paraît plus certain, c’est que plusieurs de ces élégies s’adressent à une maîtresse différente et de condition inférieure.

Ovide a composé des ouvrages d’un genre plus relevé, les Métamorphoses, les Fastes, etc., mais nulle part il ne s’est peint lui-même avec autant d’abandon que dans ces trois livres des Amours. Dérobant l’effort de son art sous un naturel exquis, il s’y montre pour ainsi dire à nu, avec ses passions, ses ardeurs de jeunesse, et avec une franchise d’accent qui rendent son œuvre précieuse à tous égards.

Il existe, nous ne l’ignorons pas, des préventions trop souvent justifiées contre les traductions en vers. Si pourtant, malgré le discrédit où le genre est peu à peu tombé, nous n’avons pas hésité à imprimer celle-ci, c’est qu’elle se distingue de toutes les précédentes par une vigueur incomparable ainsi que par une adresse merveilleuse à mouler la pensée et le tour de l’original.