Page:Ovide - Métamorphoses, traduction Gros, 1866.djvu/14

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xvi PRÉFACE. exercé la verve et la’facilitè d’Ovide ; tels sont : le Remède d’amour, composé après l’Art d’aimer ; espèce de palliatif à ce poème, et remède pire que le mal ; l’Ibis, petit poème satirique de plus de six cents vers ; la Pêche, en vers hexamètres, dont le commencement manque ; le Cosmétique, en vers élégiaques, que l’on peut regarder comme le complément de YArt d’aimer ; la Noix, élégie contestée, mais qui ne paraît pas indigne de notre poète. Nul auteur ne s’est prêté à plus de genres, et avec plus de grâce et de souplesse. Ovide, pourtant, n’est plus du grand siècle : ingénieux, facile, animé, il continue, mais en les altérant, les traditions du règne d’Auguste ; il est d’une nouvelle génération poétique, brillante encore et heureusement douée, mais moins sobre et moins forte que la première, plus éprise de la forme que sévère sur le fond, sacrifiant trop à l’esprit, nimium amator ingenii sui, et offrant le signe certain de la décadence : le défaut de simplicité et l’abus de la description. Ovide mourut en exil, à Tomes, à l’âge de soixante-deux ans, dix-neuf ans après Jésus-Christ, sans avoir pu obtenir de revoir cette Rome où une noble résignation l’aurait peutêtre plus sûrement rappelé que des flatteries peu mesurées et des prières sans dignité. J. P. CHARPENTIER.