Page:Ovide - Métamorphoses, traduction Gros, 1866.djvu/19

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

nent, les étoiles et les dieux occupèrent le céleste parvis ; les poissons eurent pour domaine les eaux ; la terre reçut les bêtes sauvages, et les oiseaux fendirent les plaines de l’air. Un être plus noble, doué d’une haute intelligence, et fait pour commander à tous les êtres, manquait encore. L’homme naquit. Soit que le créateur souverain qui organisa l’univers l’ait formé d’une essence divine ; soit que la terre, vierge encore, et naguère séparée des régions supérieures de l’éther, retînt quelque germe de parenté avec le ciel ; le fils de Japhet la détrempa dans les eaux d’un fleuve, la pétrit à l’image des dieux, arbitres du monde ; et, tandis que les autres animaux ont la face courbée vers la terre, il éleva le front de l’homme, lui ordonna de contempler les cieux el de fixer ses regards sur les astres. Grâce à cette métamorphose, la matière, informe et grossière, revêtit la figure humaine jusqu’alors inconnue.


SUCCESSION DES QUATRE ÂGES DU MONDE.


II. L’âge d’or naquit le premier. Sans lois, sans magistrats, il observait de lui-même la justice et la bonne foi. Les châtiments