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Page:Ozanam - Œuvres complètes, 2e éd, tome 01.djvu/29

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ges entièrement rédigés et remarquables par la justesse de l’aperçu et le bonheur de l’expression. Avant de quitter ce qui se rapporte à l’Allemagne, je vais en citer quelques-uns. Il s’agit de la décadence de la littérature allemande à la fin du moyen âge. On verra ce qu’il savait tirer des parties les plus ingrates de son sujet, avec quelle grâce il parlait de la trivialité.


« La poésie devient triviale, et pourtant elle reste populaire. — Intérêt pratique qu’elle conserve et qui fait honneur au temps. — Mauvais esprit satirique. C’est la guerre, c’est l’insurrection. Ainsi en est-il en réalité.

« — Voici le motif de cet intérêt. — La poésie chevaleresque n’était pas faite pour le peuple. — Qu’importaient les grands coups d’épée, etc… à ces pauvres gens qui n’avaient ni épées ni ancêtres, ni châtelaines aux blanches mains pour panser leurs plaies ? les récits de pompes, de fêtes, de tournois, devaient plutôt contrister leur misère par un contraste affligeant.

« Comment les sentiments délicats, exaltés, raffinés quelquefois des Minnesinger qui passaient leur vie entière aux pieds des dames, auraient-ils convenu à des artisans sans loisir, qui, après de longues heures laborieuses, avaient à peine quelques instants pour leur famille ?…..