Page:Ozanam - Œuvres complètes, 2e éd, tome 01.djvu/309

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des universités, et particulièrement de l’université de Bologne. Malgré les différences qui les distinguent entre elles et qui les séparent des anciennes écoles impériales, ces universités continuent l’enseignement public de l’antiquité par un professorat privilégié et une instruction accessible à tous.

De même qu’Alexandre-Sévère a fondé des bourses pour les écoliers pauvres, ainsi s’ouvriront dans Paris, dans Bologne, ces innombrables colléges qui recevront les pauvres étudiants du moyen âge venant s’asseoir sur la paille aux pieds des maîtres et recueillir leur parole. L’esprit des universités tient à l’antiquité par un côté, et cependant ce nouvel esprit qui naissait, du temps des empereurs, dans les écoles et les lois, était déjà tout moderne et tout empreint du christianisme présent dans le monde et qui faisait effort pour pénétrer dans les institutions. L’antiquité aima la science ; mais, comme l’avare aime son trésor, elle aima la science plus que l’homme, et elle craignit de la déshonorer si elle la répandait. Le christianisme a aimé la science, mais il a aimé l’homme encore plus, il disait : Venite ad me omnes. Il honorait la parole publique et l’encourageait par les canons de ses conciles, parce que la parole était son arme favorite, parce que la parole lui avait subjugué et ramené le monde, et il la répandait avec profusion.

Voilà pourquoi, dès le temps de Charlemagne, chaque province ouvrait des écoles aux fils des paysans et des serfs, et que l’évêque tenait une école supérieure