Page:Ozanam - Œuvres complètes, 2e éd, tome 01.djvu/36

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Puis viennent quelques lignes où l’on découvre une remarquable énergie de pensée.


« Ce qui fit la ruine des pouvoirs, ce fut ce qui semblait en faire la force, ce fut l’idée du droit : ce furent les légistes. — La notion de justice peut se prendre par deux côtés, comme droit et comme devoir : la même ligne marque jusqu’où va la liberté, elle marque aussi où la liberté s’arrête. — Le christianisme avait civilisé la barbarie en apprenant aux princes et aux peuples le devoir, par conséquent la contrainte de soi et le respect d’autrui : toute sa jurisprudence était animée de ce génie. L’école retourna l’idée sainte de la justice, elle l’envisagea de l’autre côté, elle enseigna aux hommes, surtout aux puissants, leur droit, c’est-à-dire le respect en soi et la contrainte d’autrui : c’était le génie égoïste de l’antiquité, des lois romaines… »


Quoi de plus gracieux que le début de ce morceau sur la théologie scolastique, dans lequel on voit à la fin la poésie s’échapper du tissu serré des notes comme un oiseau s’échappe en chantant à travers les mailles d’un filet ?


« En commençant l’étude des grands monuments littéraires qui honorèrent l’Italie au moyen âge, nous