Page:Ozanam - Œuvres complètes, 2e éd, tome 01.djvu/363

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Passons aux latins. Quoi de plus savant que Tertullien ? De tous les écrits des païens, quel est celui auquel Minutius Félix n’a pas touché ? Arnobe a écrit sept livres contre les gentils, et son disciple, Lactance, tout autant : ouvrez-les, et vous y trouverez un abrégé des dialogues de Cicéron… Hilaire, son contemporain, évêque et confesseur, s’attachant à Quintilien, a égalé le nombre et imité le style de ses douze livres. Sous Constantin, le prêtre Juvencus a mis en vers l’histoire du Sauveur, et n’a pas craint de faire passer la majesté de l’Évangile sous le joug de la prosodie… Et n’allez point croire que cet usage de la sagesse antique, permis dans la dispute avec les païens, doive disparaître ailleurs. Car presque tous nos écrivains, à l’exception de ceux qui, à l’exemple d’Épicure, ont méprisé les lettres, sont pleins d’érudition et de doctrine.


II

La solution donnée par saint Augustin passe au moyen âge, mais non sans contradiction.

1. Les premiers instituteurs des temps barbares ; Cassiodore et Boëce.

Cassiodore écrivant pour ses moines de Vivaria. — Nécessité de recourir aux arts libéraux pour interpréter les livres saints. — Moïse instruit dans la sagesse de l’Égypte.

Boëce en prison : une consolation vient le visiter,