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c’est la philosophie, et une philosophie toute platonicienne. Il imite les mètres des lyriques latins, et traduit l’Introduction de Porphyre.

Aldhelm croit civiliser les Anglo-Saxons en leur apprenant à écrire des vers latins, et voudrait, sur les pas de Virgile, ramener dans sa patrie les Muses du Parnasse.

Bède pense de même, et sa bibliothèque épiscopale d’York contient les œuvres d’Aristote, de Cicéron, de Pline, Virgile, Stace et Lucain.

2. Point de danger pour ces Irlandais et ces Anglo-Saxons, chez qui les Muses étaient étrangères. Il en était autrement en Italie, en Espagne, en Gaule. — Inquiétudes de saint Grégoire le Grand.

Saint Ouen :«  Que nous servent Platon et Aristote ? De quel profit sont les tristes chants de ces poëtes criminels, Homère, Virgile et Ménandre ? » — Cependant l’enseignement des auteurs classiques continue. — Saint Didier explique Virgile. — L’Église de Toulouse a deux bibliothèques. — La renaissance carlovingienne remet en honneur toute l’antiquité classique. — Hésitations d’Alcuin.

3. Les mêmes scrupules chez Odon de Cluny. — Abailard, qui aime les thèses violentes, trouve dans l’Écriture et les Pères tout ce qui peut former les hommes à l’art de bien penser et de bien dire ; il veut qu’on chasse les poëtes de l’Église comme Platon les chasse de sa république. Mais cette opinion ne triomphe pas. — Les écoles ecclésiastiques. — Waltbert, diacre de Spire. — Confié aux moines tout enfant, il consacre