Page:Ozanam - Œuvres complètes, 2e éd, tome 01.djvu/374

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

férents textes, à publier des éditions, en quelque sorte polyglottes, où les traductions faites par plusieurs auteurs juifs sont confrontées avec le texte primitif. Bien plus, s’emparant de ces sources immortelles de vérités, Origène les développe, il y puise les premiers éléments et tout l’ensemble d’une théologie complète, comme cela résulte de l’éloge d’Origène par saint Grégoire le Thaumaturge, dans lequel se trouvent exprimés, d’une manière singulière, l’ensemble et la puissante harmonie de cette nouvelle science qui se formait et qui allait être la théologie.

« Premièrement, il les instruisait de la logique en les accoutumant à ne recevoir ni rejeter au hasard les preuves, mais à les examiner soigneusement sans s’arrêter à l’apparence ni aux paroles dont l’éclat éblouit, ou dont la simplicité dégoûte, et à ne pas rejeter ce qui semble d’abord un paradoxe et se trouve souvent le plus véritable ; en un mot, à juger de tout sainement et sans prévention… Ensuite il les appliquait à la physique, c’est-à-dire à la considération de la puissance et de la sagesse infinies de l’auteur du monde, si propre à nous humilier… Il leur enseignait encore les mathématiques, principalement la géométrie et l’astronomie, et enfin la morale, qu’il ne faisait pas consister en vains discours, en définitions et en divisions stériles ; mais il l’enseignait par la pratique, leur faisant remarquer eux-mêmes les mouvements des passions, afin que l’âme, se voyant comme dans un miroir, pût arracher jusqu’à la racine des