Page:Ozanam - Œuvres complètes, 2e éd, tome 01.djvu/375

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vices, et fortifier la raison qui produit toutes les vertus. Aux discours il joignait les exemples, étant lui-même un modèle de toutes les vertus… Après les autres études, il les amenait à la théologie, disant que la connaissance la plus nécessaire est celle de la première cause. Il leur faisait lire tout ce qu’en avaient écrit les anciens, soit poëtes, soit philosophes, grecs ou barbares, excepté ceux qui enseignaient expressément l’athéisme. Il leur faisait tout lire, afin que, connaissant le fort et le faible de toutes les opinions, ils pussent se garantir des préjugés ; mais il les conduisait dans cette étude, les tenant comme par la main, pour les empêcher de broncher et pour leur montrer ce que chaque secte avait d’utile, car il les connaissait toutes parfaitement. Il les exhortait à ne s’attacher à aucun philosophe, quelque réputation qu’il eût, mais à Dieu et à ses prophètes… Ensuite il leur expliquait les saintes Écritures, dont il était alors le plus savant interprète. Dans cette explication, il leur donnait la suite et l’ensemble de toute la doctrine chrétienne, et élevait leurs âmes à l’intelligence des vérités révélées[1]. »

Ainsi la théologie existe ; elle existe, et le temps qui s’écoule du quatrième au cinquième siècle devient, pour ainsi dire, son âge d’or. C’est alors, en effet, que paraissent ces grands hommes qui font la gloire et l’admiration de l’Orient, saint Athanase, saint Basile,

  1. S. Gregorii Thaumaturgi Oratio panegyrica et charisteria ad Origenem, passim.