Aller au contenu

Page:Ozanam - Œuvres complètes, 2e éd, tome 01.djvu/40

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

pays et des temps nouveaux, jusqu’à ce qu’elles aient trouvé le lieu et le moment qu’il leur fallait, qu’un homme de génie les prenne pour les cultiver, qu’il y mette ses sueurs et ses sollicitudes, et qu’elles germent enfin. »

Enfin quoi de plus touchant que les réflexions suivantes sur le naturel, suggérées au professeur par la Légende dorée !

« Le surnaturel. — Tous les grands hommes y ont cru : Platon, Cicéron, Newton, Leibnitz. La nature ne suffit pas aux grands esprits. — Ils s’y trouvent à l’étroit. Ce monde, si vaste qu’il soit, est trop petit pour nous. — Surtout, si dans quelque temps il ne doit plus avoir à nous donner que six pieds de terre ; mais surtout si nous eûmes une mère qui aima les pauvres, qui nous aima, qui s’épuisa de tendresse pour faire de nous des gens de bien ; si nous eûmes une sœur qui abandonna la terre avant d’avoir connu d’autre amour que celui de Dieu : ah ! n’avons-nous pas besoin de placer ces personnes chéries dans un monde meilleur que celui-ci ? Ne croyons-nous pas à leur assistance, si quelque heureuse inspiration vient nous visiter ? Et si nous cherchons à rappeler dans notre mémoire ces chères images, nous en effaçons le peu de taches que la faiblesse humaine avait pu y laisser ; nous rehaussons ces traits charmants et ché-