Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 10.djvu/11

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quarante ans, — et qu’après une vie si brève il a laissé des œuvres qui suffiraient à l’honneur d’une longue carrière. On le voit, cette fécondité de cœur et d’intelligence vient d’une source cachée, du vœu d’un enfant, de la promesse d’un jeune homme. Promesse qu’il n’oublia jamais, pas même.un seul jour. « Nul chrétien en France et de notre temps n’aima davantage l’Église[1]. » Il l’aima avec amour, et il l’aima avec soumission, qui est la plus sûre manière de lui demeurer fidèle. Dans les derniers mois de sa vie, se sentant mourir, il écrivait, à Pise :

«… J’ai connu les doutes du siècle présent, mais toute ma vie m’a convaincu qu’il n’y a de repos pour l’esprit et pour le cœur que dans la foi de l’Église et, sous son autorité. Si j’attache quelque prix à mes longues études, c’est qu’elles me donnent le droit de supplier tous ceux que j’aime de rester na dèles à une religion où j’ai trouvé la lumière et la paix. » Puis, jetant un regard affligé sur les temps néfastes qu’il ne devait pas voir, mais qu’il sentait proches, l’âme remplie des plus

  1. Père Lacordaire.