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Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 10.djvu/10

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seize ans, que commença pour sa jeune âme la lutte la plus douloureuse qu’elle eut à subir. Là crise fut cruelle mais courte, et la victoire décida sa vocation. Il le rappelait souvent mais jamais avec une émotion plus vive que dans l’avant-propos de son dernier ouvrage.

«… Les bruits d’un monde qui ne croyait point vinrent jusqu’à moi. Je connus toute l’horreur de ces doutes qui rongent le cœur pendant le jour, et qu’on retrouve la nuit sur un chevet mouillé de larmes. L’incertitude de ma destinée éternelle ne me laissait pas de repos. Je m’attachais avec désespoir aux dogmes sacrés, et je croyais les sentir se briser sous ma main. C’est alors que l’enseignement d’un prêtre philosophe me sauva. Il mit dans mes pensées l’ordre et la lumière ; je crus désormais d’une foi rassurée, et, touché d’un bienfait si rare, je promis à Dieu de vouer mes jours au service de la vérité qui me donnait la paix… »

Promesse généreuse que Dieu accepta, et qu’il bénit de cette bénédiction toute-puissante qui centuple le grain de blé. Faut-il rappeler ici qu’Ozanam est mort jeune, — il avait