Mon cher H.
Vous êtes bien aimable d’avoir songé a moi et de m’avoir écrit en répondant à Lallier. Voilà une correspondance trop bien commencée pour ne pas durer. Ainsi je vous envoie cette fois encore quelques lignes de causerie amicale dont vous voudrez bien-excuser la brièveté, en considération de mes occupations et de ma paresse. La première chose pourtant que j’aie à vous dire est un reproche. Ceci vous étonne, peut-être. Oui. mon ami, un reproche, parce que vous m’avez dérobé un objet qui m’était cher. « De quoi veut-il parler ? pensez-vous ; peut-être de ses Harmonies de Lamartine ! » Eh ! mon Dieu, non, le livre est retrouvé ; c’était un autre qui l’avait, mais vous m’avez dérobé mieux que cela ... c’est-à-dire l’espérance de vous revoir bientôt, espérance que vous nous donniez naguère, et que vous nous ôtez