Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 10.djvu/133

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Et maintenant, je me réjouis de cette expérience ; parce que je vois que nous sommes toujours aussi près l’un de l’autre, toujours frères par la pensée comme nous le sommes par le sang ; je suis heureux de voir qu’après avoir souffert ce que j’ai souffert, cherché comme j’ai cherché, tu crois ce que je crois ainsi, sans nous voir, pèlerins novices ; nous sommes arrivés par des routes semblables au seuil du même temple.

Seulement, mais ce n’est pas ici le lieu d’expliquer mon idée, je considère le catholicisme d’une manière plus absolue j’y vois la formule nécessaire du christianisme, comme le christianisme me semble la formule nécessaire de l’humanité. Je crois l’Église au-dessus des choses de ce monde. Je crois au culte comme profession de la foi, comme symbole de l’espérance, comme réalisation terrestre de l’amour de Dieu. À cause de cela, je pratique ma religion selon mes forces et selon les habitudes qui m’ont été données dès l’enfance, et je trouve dans la prière, dans les sacrements, l’indispensable soutien de ma vie morale au milieu des tentations d’une imagination dévorante et d’un monde hallucinateur. Quant aux opinions politiques, là aussi nous sommes d’accord, c’est-à-dire que, comme toi, je voudrais l’anéantissement de l’esprit politique au profit de l’esprit social. J’ai, sans contredit, pour le vieux royalisme tout le respect que l’on doit à