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XXII
À M. L
Lyon, 15 octobre 1834.

Un mois et demi s’est écoulé depuis que vous me conduisîtes amicalement à la voiture qui m’emportait joyeux à Lyon ; un mois et demi s’est écoule depuis que mon père, venu au-devant de moi, m’a serré dans ses bras. Et il me semble que je viens d’arriver. Je n’ai pas encore en le temps de reprendre mes anciennes habitudes domestiques : à peine ai-je eu le temps de me reconnaître. Ayant passé mes dernières vacances en Italie, je suis ici après deux ans d’absence, presque un étranger. Ce sont d’anciennes connaissances qui manquent à l’appel, ce sont de petits cousins et de petites cousines venus au monde pendant mon exil et dont j’ignorais l’existence ; d’autres, que j’ai laissés presque enfants, ont fait leur philosophie et se préparent à partir pour Paris ; ceux-ci se sont mariés, ceux là ont perdu leur femme. Mon vieux confesseur est mort ;on a renouvelé presque tous les prêtres de la