Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 10.djvu/159

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porter ; à quelle divinité nous irons consacrer notre jeunesse et les temps qui la suivront,-a quel temple nous nous donnerons rendez-vous  : au pied de l’idole de l’égoïsmé, ou au sanctuaire de Dieu et de l’humanité.

L’humanité de nos jours me semble comparable au voyageur dont parle l’Evangile elle aussi, tandis qu’elle poursuivait sa route dans les chemins que le Christ lui a traces, elle a été assaillie par des ravisseurs, par les larrons de la pensée, par des hommes méchants qui lui ont ravi ce qu’elle possédait : le trésor de la foi et de l’amour, et ils l’ont laissée nue et gémissante, couchée au bord du sentier. Les prêtres, et les lévites ont passé, et cette fois, comme ils étaient des prêtres et des lévites véritables, ils se sont approchés de cet être souffrant et ils ont voulu le guérir.Mais, dans son délire, il les a méconnus et repousses. A notre tour, faibles Samaritains, profanes et gens de peu de foi que nous sommes, osons cependant aborder ce grand malade.Peut-être ne s’effrayera-t-il point de nous, essayons de sonder ses plaies et d’y verser de l’huile ; faisors retentir à son oreille des paroles de consolation et de paix ; et puis, quand ses yeux se seront dessillés nous le remettrons entre les mains de ceux que Dieu a constitués les gardiens et les médecins des âmes, qui sont aussi, en quelque sorte, nos hôtes dans le pèierinage d’ici-bas, puisqu’ils donnent à nos