Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 10.djvu/160

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esprits errants et affamés la parole sainte pour nourriture et l’espérance d’un monde meilleur pour abri.

Voilà ce qui nous est propose, voilà la vocation sublime que la Providence nous a faite. Mais que nous en sommes peu dignes et que nous fléchissons sous le fardeau ! Je parle de nous autres, étudiants de Paris, colonie du peuple de Dieu sur la terre étrangère. Il semble que le spectacle de cette corruption et de cette misère devrait nous rendre ardents et forts. Il semble qu’ayant devant nous de grands vices, et au-dessus de nous de grandes vertus, nous dussions être comme un bataillon serré en face de l’ennemi, rangé sous les drapeaux qu’il aime. Et malheureusement il n’en est point ainsi. Je ne sais quelle langueur semble s’être emparée de nous. Je ne crains pas de dire du plus grand nombre ce qui est vrai de moi en particulier. Cependant j’espère que Dieu ne nous abandonnera pas, surtout si nous avons des frères qui prient et qui méritent pour nous.

Au nom de notre société, je félicite la vôtre de son courage ; je la remercie de l’attachement qu’elle veut bien nous donner. Je la prie de nous en donner témoignage en confondant ses prières et ses bonnes œuvres avec les nôtres. Souvenez-vous de notre faiblesse comme nous nous souviendrons de votre ardeur. Vous voulez bien considérer votre société comme une colonie de la nôtre : demandez