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Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 10.djvu/173

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nef de Notre-Dame ; le rationalisme n’est, point oisif il multiplie ses revues périodiques, il organise une propagande séductrice autour des jeunes gens, il entoure de ses émissaires, il assiège nos hommes les plus illustres, il provoque la défection de ceux qui naguère étaient nos gloires, il détrône l’abbé de la Mennais de ces hauteurs ou son génie et sa foi l’avaient placé, il nous fait trembler pour la muse virginale de Lamartine.

Ces choses sont tristes, mais elles sont vraies. Nous sommes punis, catholiques, d’avoir mis plus de confiance dans le génie de nos grands hommes que dans la puissance de notre Dieu. Nous sommes punis de nous être enorgueillis en leur personne, d’avoir repoussé avec quelque fierté les affronts de l’incrédule et de lui avoir montré, pour nous justifier a ses yeux, nos philosophes et nos poètes au lieu de lui montrer l’éternelle croix. Nous sommes punis de nous être appuyés sur ces roseaux pensants, quelque mélodieux qu’ils fussent ils se sont brisés sous notre main. C’est plus haut désormais que nous devons chercher notre secours ; ce n’est point un bâton fragile qu’il nous faut pour traverser la terre ce sont des ailes, ces deux ailes qui portent les anges la foi et la charité. Il faut remplir ces places qui sont devenues vides. A la place du génie qui nous fait défaut, il faut que la grâce nous conduise, il faut être courageux. il faut être persévérant, il faut aimer jusqu’à la mort, il