core, et alors se lèvera pour nous le jour du rendez-vous éternel.
Mon cher ami, je vous dois beaucoup de remercîments pour avoir bien voulu vous charger de l’ingrat office de corriger mes élucubrations. Je sais combien il est ennuyeux de revoir des épreuves, et plus encore celles d’autrui. Vous aurez su quelles ont été mes lenteurs dans l’élaboration de cet interminable article. Mais ce que vous n’avez pu savoir, ce sont les peines, c’est le travail qu’il m’a demandé. J’avais grandement raison de reculer devant la difficulté du sujet. Il s’est trouvé que l’histoire de saint Thomas de Cantorbéry avait été traitée par trois ou quatre auteurs modernes, entre lesquels Hume, Thierry et Michelet, qui l’ont défigurée chacun dans l’intérêt de son système, et il a fallu rétablir contre eux la vérité. Il s’est trouvé que la querelle du Saint et du roi d’Angleterre roulait sur plusieurs points de droit canon, et qu’il a fallu s’initier au droit canon dont on n’avait pas la moindre idée. Il s’est trouvé que cette histoire particulière se liait à l’histoire générale de l’époque, et il a fallu bouleverser les anciennes chroniques d’Angleterre, les Annales de Barohius, etc. Enfin j’avais à craindre de tomber, tantôt dans un style ascétique que les gens du monde n’eussent pas compris, tantôt dans des idées mondaines, dans des idées philosophiques ou politiques qui eussent peut-être scandalisé les gens de bien. Je ne pouvais