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XXXIX
À M JANMOT
Lyon, 13 novembre 1836.

Mon cher ami,

Voici tantôt deux mois que j’ai reçu ta bonne lettre, et tu m’adresses peut-être de vifs reproches pour mon retard. Je trouve pourtant mon excuse dans tes lointains pèlerinages, qui me laissaient complétement ignorer où je pourrais te prendre. Ta mère elle-même, pendant un mois, s’est trouvée sans nouvelles. Enfin il y a peu de jours on a appris ton retour à Rome, et aussitôt je me suis mis en mesure de t’y rendre visite. Pauvres visites que celles qui se ont ainsi à la hâte et à tâtons; sottes conversations où l’on parle tout seul, où l’on répond a des paroles déjà oubliées de l’autre interlocuteur, où l’on moralise avec celui qu’il faudrait faire rire, où l’on rit quand on le devrait consoler. L’amitié est pourtant obligée de se tenir contente de cette dernière ressource qui lui reste, c’est a elle de