Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 10.djvu/316

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est renvoyée. Je vous assure que depuis deux ans je fais un dur apprentissage d’une vertu qui ne m’était pas familière : l’abandon de moi-même à la volonté divine. Mes plans se renversent successivement, sans toutefois être assez complétement détruits pour m’empêcher de les rétablir et de m’y attacher encore. Cette fois, par exemple, après avoir voté le traitement de son professeur, le conseil municipal n’avait plus qu’à former la liste de ses candidats ; et voilà qu’il y surseoit sans fixer de terme. Ce délai, combiné avec l’avis que vous me transmettez de la part de M. le Clerc, et surtout avec l’état peu brillant de ma santé, me décide à retarder encore mon départ jusqu’aux premiers jours d’octobre. Veuillez donc, en continuant de bons offices dont je ne sais comment vous témoigner ma reconnaissance, suspendre l’impression, reporter mon manuscrit chez M. le Clerc en le priant de vouloir bien le lire pour m’en donner plus tard son avis.

Vous achèveriez d’avoir des droits à mes remercîments sans fin, si, considérant la peine que j’ai à faire mon voyage, vous me veniez chercher vous même. Si à votre retour de Rouen, après avoir passé un mois dans votre famille où vous avez à régler des affaires, vous vous laissiez descendre le long de. cette belle Saônejusqu’à l’île Barbe que je vous ai montrée. Là, dans une petite maison que nous louons, il y aurait assez de place pour vous bien recevoir, comme il y a dans toute ma famille assez