tielles , et à ne rien laisser perdre de mon acquis. Je tiens à tout conserver, parce que je sens que c’est peu. Qu’en pensez-vous ? J’ai d’autant plus besoin de vos idées, que le souvenir récent de vos entretiens m’en fait plus vivement ressentir la privation.
Pour le moment, renfermé dans de plus modestes
sollicitudes, je tâche de mettre la dernière main a
mon travail sur Dante. Quelques cartons sur les
passages qui à ma thèse ont subi des critiques raisonnables
la traduction de plusieurs fragments de
saint Bonaventure et saint Thomas, qui contribueront,
j’espère, à détruire le préjugé de l’obscurantisme
et du servilisme catholiques une demi-douzaine
de chapitres des œuvres philosophiques de
Dante pour la première fois reproduites en français ;
enfin des notes, des éclaircissements et une dissertation
sur les antécédents poétiques de la Divine
Comédie[1] : c’est bien de quoi nous occuper tous
deux. Pardonnez cette association forcée que je vous
impose. Mais vous m’avez permis d’espérer que vous
surveilleriez l’impression de mes dernières feuilles,
et mon amour-propre d’auteur y est trop intéressé
pour que je vous en tienne quitte. Si vous avez entendu
quelques observations judicieuses sur mon
travail, si vous pouvez savoir ce qu’en a pensé Cazalès,
je serai fort heureux que vous me le fassiez
- ↑ Dante et la Philosophie catholiques au treizième siècle Œuvres complètes d’Ozanam, t. VI.