Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 10.djvu/343

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suffit pas au ministère sacerdotal. Parmi les laïques influents qui, durant ces dernières années, intervinrent si souvent dans nos affaires diocésaines, quelques-uns commencent à s’apercevoir que la foi souffre de cette alliance avec les intérêts et les passions politiques où ils l’avaient compromise. Un des plus considérés d’entre eux, ayant fait dernièrement un voyage à Paris, y fut mis en rapport avec les amis de M. Buchez et de M. Bastide : il admira la pureté de leur religion, il conçut un véritable enthousiasme pour leur personne, et de retour ici,il propagea ses nouveaux sentiments, et voici qu’une douzaine de nos plus dévoués absolutistes sont abonnés au National.La nomination de S. É. le cardinal d’Isoard contribuera peut-être a consommer l’œuvre de conciliation entre le passé et l’avenir, la réunion de tous ceux qui croient et qui aiment sous une même bannière où ne brilleront plus les devises d’une école ni les couleurs d’un parti.

Pour moi, humble témoin de tant de choses pleines d’espérance, me voilà fixé probablement au poste que j’avais longtemps désiré. Je suis professeur de droit commercial, et je me réjouis d’une fonction qui me fixe auprès de ma pauvre vieille mère, et qui cependant ne m’arrache point à mes inclinations malheureuses sans doute, mais obstinées pour les travaux philosophiques et littéraires. Malgré l’extrême difficulté d’écrire qui retient ma plume indé-