Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 10.djvu/354

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mon pauvre père me manque et ne peut jouir du fruit de ses sacrifices. Je tente alors une nouvelle carrière pour concilier les exigences pécuniaires de ma position avec les besoins de ma mère que je ne puis quitter ; et lorsque, après deux ans, j’obtiens ma nomination, que je me dispose à m’acquitter de mes nouvelles fonctions, ma mère ne profitera point de ce qui a été fait pour elle. En vérité, ce double et sévère désappointement me consterne, renverse tous mes desseins et me jette à l’égard de ma vocation dans des incertitudes douloureuses dont je n’aperçois pas le terme.

Avant-hier une lettre de l’abbé Lacordaire m’est arrivée. Il est toujours content de l’ordre de Saint-Dominique, toujours rempli de magnifiques espérances. Où êtes-vous ? Comment vos vacances se sont-elles passées ? La santé règne-t-elle au nouveau ménage ? Espérez-vous réaliser bientôt ce titre de père que notre familiarité vous décernait autrefois ? Êtes-vous content de vos fonctions ? Répondez un peu longuement, vous êtes sûr de ne point ennuyer.