tacher au bout de vingt-quatre heures, j’ai pris beaucoup de notes, et, rapprochées des souvenirs de Pestum, elles donnent des idées exactes du système architectural des Grecs, si étroitement lié avec le caractère de leur religion et de leur poésie. Les ruines de Sélinunte et de Ségeste ont achevé pour moi ces études. A Sélinunte on peut voir les corps de trois grands temples, étendus avec tous leurs membres brisés, sur une colline solitaire on y a trouvé une série de bas-reliefs qui, passant de la grossièreté la plus barbare jusqu’au mérite le plus achevé, présentent l’histoire entière de la sculpture. A Ségeste ce sont encore un dernier temple dans un état de complète conservation, et un théâtre d’où règne la plus enchanteresse perspective.
On ne finirait pas, si l’on se laissait aller a ses souvenirs et pourtant je ne vous ai rien dit du point de vue le plus intéressant de ce voyage de la Sicile chrétienne. Son histoire commence aux catacombes de Syracuse, grandes comme celles de Rome et de Naples, où une église creusée dans le roc conserve encore la sépulture de saint Martin, premier évêque de l’île, Ensuite de tous côtés, ce sont d’antiques vierges peintes sur bois à fond d’or avec des lettres grecques. Ce sont des couvents de l’ordre de Saint-Basile, où la liturgie de Constantinople est encore suivie en un mot de nombreux vestiges de l’Église d’Orient lorsque, unie encore la communion romaine, elle ne rivalisait que de