Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 10.djvu/464

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

science et de vertu. Viennent afors les Sarrasins, et leur tyrannie de deux siècles a laissé des monuments embellis de tout le luxe de l’architecture moresque. Mais un jour, au retour des croisades, une bande de chevaliers normands renverse l’empire des modèles et fonde une nouvelle monarchie qu’affermissent d’incroyables exploits.Les trophées de leurs victoires sont les basiliques élevées par leurs rois : épargnées par les ravages du temps, elles ont gardé toute l’originalité et toute la grandeur de leur. caractère. La cathédrale de Montréal et à Palerme la chapelle du Palais, toutes deux resplendissantes de mosaïques, alliant la légèreté des ogives gothiques à la gravité des formes byzantines, sont les types d’un art qui ne se retrouve plus hors de là.

Là aussi, un culte filial conserve, sans oser les altérer, ces legs précieux d’un autre âge. La vieille foi et les vieilles mœurs n’ont pas non plus abandonné les peuples rien n’est plus célèbre que l’enthousiasme avec lequel sont honorées sainte Agathe, sainte Lucie, sainte Rosalie. Un soir, dans une jolie bourgade des bords de la mer, après, que l'angélus avait sonné la clôture des églises, nous avons vu les habitants aller en procession, aux portes fermées de chacune d’elles, saluer le Saint-Sacrement d’un dernier hommage. D’autres fois nous avons rencontré à la table de quelque vénérable propriétaire une hospitalité toute patriarcale ;