Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 10.djvu/85

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de la conférence, ces quatorze mois passés dans la capitale m’ont laissé bien peu de fruits. Et je reconnais que c’est ma faute, parce que je me suis laissé envahir par une sorte de mollesse et de lâcheté presque insurmontables. Ainsi, tu vois combien peu je puis t’offrir et quelle faible contribution je puis apporter dans cette association de deux âmes pour le bien, que l’on nomme amitié. Ne te figure pas que je te dise tout cela par jalousie non, je t’ai parlé à cœur ouvert.

Le temps est passé où notre affection mutuelle n’avait pour objet que de donner un charme de plus à nos jeux ; à l’heure qu’il est, elle doit devenir la source d’une réciproque assistance, ce doit être une alliance sérieuse entre ceux qui vont combattre le combat de la vie, et j’ai voulu te faire voir quel allié je pouvais être pour toi, afin de ne pas te laisser concevoir des espérances qu’il me serait impossible de remplir.

Pourtant, si je n’ai rien en moi-même à t’offrir, je me réjouis en songeant qu’un jour approche où je pourrai ne t’être pas inutile, et lorsque tu viendras à Paris, je pourrai t’introduire dans une sphère nouvelle où tu ne trouveras sans doute ni brillantes fêtes ni joyeux tumulte, mais où tu rencontreras en échange des jouissances plus pures et plus fécondes.

Tu sais quel était avant mon départ de Lyon l’objet de tous mes vœux. Tu sais que j’aspirais à