Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 10.djvu/97

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

sont interdites ; mais, parce qu’il plaît à quelques perturbateurs de parquer le catholicisme dans ses temples au sein des grandes villes, ce n’est pas une raison pour de jeunes chrétiens à qui Dieu a donné une âme un peu virile, de se priver des plus touchantes cérémonies de leur religion. Aussi s’en est-il trouvé quelques-uns qui avaient songé à. prendre part à la procession de Nanterre, Nanterre, paisible village, patrie de la bonne sainte Geneviève.

Le rendez-vous est donné un peu tard, il est vrai, et seulement dans un petit cercle d’amis. Le dimanche se lève serein et sans nuage, comme si le ciel eût voulu le fêter de ses pompes. Je pars de bon matin avec deux amis, nous nous arrêtons pour déjeuner à la barrière de l’Étoile, nous arrivons des premiers à l’humble rendez-vous. Peu à peu la petite troupe se grossit, et bientôt nous nous trouvons trente. D’abord, toute l’aristocratie intellectuelle de la conférence: Lallier, Lamache, dont je vous montrerai d’excellents travaux historiques, Charruel, saint-simonien converti, de la Noue, fils de l’ancien président de la cour royale de Tours, et qui fait de si beaux vers puis M. Lejouteux, des Languedociens, des Francs-Comtois, des Normands et des Lyonnais surtout ; et votre serviteur très-humble; la plupart portant moustaches, cinq ou six comptant cinq pieds huit pouces. Nous nous mêlons parmi les paysans qui suivent le dais: c’est