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LETTRES DE FRÉDÉRIC OZANAM

moyen âge, et qu’enfin notre foi toujours jeune est en mesure de satisfaire aux besoins de tous les siècles, comme de guérir les blessures de toutes les âmes.

Voilà ce que des conversations fréquentes apprendront aux habitués du cercle de Sens. Les catholiques y trouveront aussi un autre genre de profit, ils s’accoutumeront à mieux connaître leurs frères égarés, à distinguer ceux qui sont étrangers s à nos croyances d’avec ceux qui sont ennemis, à les plaindre, à les estimer, ce qui est beaucoup pour les gagner.

Avez-vous vu plus clair que moi dans la mêlée électorale, et comprenez-vous ce que chaque opinion a perdu de terrain ? Pour moi, je suis affligé de la perle de deux hommes dont j’honorais le caractère, M. de Cormenin et M. Béchard. Peut-être rentreront-ils par d’autres collèges. Personne n’a vraiment intérêt à faire taire des voix si franches et si honnêtes. Mais rien n’égale l’emportement des partis. J’ai cherché, avec une curiosité qui n’a pas été contentée, votre nom dans la liste des candidats c’est une affaire ajournée quatre ans, et il se pourra bien qu’alors les circonstances vous portent où vous ne voulez pas monter. Jamais du reste on n’avait vu plus de nouveaux noms. S’il en sortait au moins deux ou trois hommes d’Etat ! Maintenant c’est nôtre devoir de prier pour cette assemblée qui dispose des destinées d’un grand pays,