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LETTRES DE FRÉDÉRIC OZANAM

core et celle de saint Jean, de Ghirlandaio, à Sainte Marie-Nouvelle, remettent toujours en scène ces belles dames qui vont et viennent si gravement et si gracieusement. De même à la chapelle du palais Ricardi, Gentile da Fabriano, dans le tableau de la cavalcade des Mages, et tant de fois ailleurs.

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PISE.

La Cathédrale. Saint-Marc de Venise m’étonne, mais c’est une basilique toute grecque, c’est ,Sainte-Sophie qui a passé la mer. Saint-Martin de Lucques me rappelle encore les belles églises romanes des bords du Rhin. Notre-Dame de Pise ne me rappelle rien, rien ne l’annonce. On y retrouve bien sans doute les traditions de l’architecture catholique mais quelque chose de souverainement nouveau y éclate cette nouveauté, c’est l’inspiration, c’est le génie italien.

Buschetto et ses compagnons n’étaient que des barbares, ils bâtissaient en 1063 ; mais ces vieux tailleurs de pierre avaient compris que l’église doit être une Jérusalem céleste, et ils construisirent celle-ci avec tant de légèreté, qu’on ne sau-