Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 11.djvu/173

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

rément la première fois que j’ai entendu crier des vivats à un ministre.

A mesure que le cortège s’avançait dans le Corso, les maison s’illuminaient sur le passage. À tous les étages on voyait les fenêtres s’ouvrir et les gens se pencher avec des lampes souvent il y avait des lampions, des verres de couleur, des drapeaux chargés de devises ;et des salves d’applaudissements s’échangeaient entre les fenêtres et la rue. Ce bruit joyeux et cette multitude de lumières nous rappelaient la fête des moccoli , comme on la fait le mardi gras, mais avec bien moins de puérilité ; d’ailleurs la gravité de l’événement qu’on célébrait donnait à toutes ces démonstrations un caractère noble et sérieux. Après avoir suivi la foule jusque vers la place Colonna, nous nous jetâmes dans les rues adjacentes pour gagner plus vite la place de Monte Cavallo où l’on se rendait elle était déjà couverte de monde. Nous eûmes le bonheur de trouver une voiture où on invita Amélie à monter, je me tenais sur le marchepied, et de ta nous embrassions tout l’ensemble du spectacle. Bientôt nous vîmes arriver les torches, qui se firent place au milieu des rangs serrés de la multitude et qui vinrent former un carré devant la porte du palais papal. Au milieu du carré était l’édit porté en bannière, et la musique. Après qu’on eût exécuté quelques airs, un grand cri s’éleva on voyait des lumières passer derrière les fenêtres du palais, elles