Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 11.djvu/206

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tueuse qui vous pressait, en vous faisant compliment de votre gendre, je vous aurais remercié pour mon jeune ami.

La vérité est que le matin même de cette belle journée, comme nous montions en voiture dans je ne sais quelle bourgade de Suisse, je me souvins de ce qui devait se passer à Beaune, je le rappelai à ma femme qui aime tout ce qui vous est cher, et nous nous y unîmes d’intention. En arrivant à Paris, j’y trouvai cette quantité d’affaires attardées qui attendent un voyageur au retour et qui lui montrent combien il s’est trompé en comptant sur ce moment-là pour écrire à ses amis. Il est de fait que me voici revenu depuis deux mois, et que vous n’auriez point encore ces quatre lignes, si je ne m’étais dérobé pour huit jours aux importuns, et renfermé avec ma femme et mon enfant dans un château fort, garni de ses fossés et de son pont-levis, au milieu des forêts de la Brie, mais chez un châtelain fort courtois, M. de Francheville, dont vous avez dû lire, dans le Correspondant , quelques jolies pages.

Pour moi j’en ai lu de bien éloquentes, laissez-moi le dire ; de bien courageuses, de bien chrétiennes, sur les Girondins : «Irascimini et nolite peccare. » Je me rappelais encore cette belle fresque du Vatican que je .venais de voir, où les anges fustigent Héliodore, le violateur du temple. Il me semblait qu’ils vous eussent prêté leurs verges. Et qu’on