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XL
A M.FOISSET.
Bellevue, près Paris, 24 septembre 1848.

Monsieur et cher ami,

Je suis bien coupable. Vous m’écriviez avec tout l’empressement d’un frère après la cruelle épreuve où Dieu venait de nous mettre, vous me demandiez des nouvelles d’Amélie et des miennes avec toute l’impatience d’une amitié alarmée, et voilà tout à l’heure deux mois que je vous laisse sans réponse. C’est que le premier effet de ces coups de foudre qui frappent une famille est d’y porter le désordre, de bouleverser la vie, et de faire qu’on ne sait plus comment on passe les jours. Cependant la Providence toujours miséricordieuse nous a ménagé toutes les consolations qui peuvent adoucir un si grand malheur.. Mon beau-père vivait chrétiennement ; mais il a souffert plus chrétiennement encore, et nous a quittés avec des sentiments de foi, d’espérance, de charité, avec un