Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 11.djvu/251

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désir du ciel qui nous laisse une ferme confiance de t’y revoir, si nous méritons de l’y suivre. Sans doute, il est bien cruel, en des temps si difficiles, de se sentir privés d’un père si tendre, d’un homme de si bon conseil et de tant de cœur. Mais je crois très-fermement que ces morts bien-aimés ne nous abandonnent pas, qu’ils nous suivent, et qu’il faut leur rapporter beaucoup de ces bons mouvements et de ces lumières inattendues qui nous viennent dans la tentation et dans le péril. Pour moi, trop heureux de sentir ce que j’aime te mieux au monde échappe à ce danger mortel des grandes douleurs, je bénis ie ciel des courts loisirs qu’il m’accorde et j’essaye de me dérober aux préoccupations des affaires publiques, pour me remettre, ne fût-ce qu’un moment, à mes anciennes et chères études. Vous m’avez suivi avec un intérêt tendre et plein de sollicitude, vous m’avez peut-être bien souvent désapprouve dans ce peu de journalisme que j’ai fait quand j’étais incapable d’autre chose. J’ai été de ce que M. Lenormant appelle le parti de la confiance; j’ai cru, je crois encore a la possibilité de la démocratie chrétienne, je ne crois même rien autre en matière de politique ; j’ai laissé déborder encore le trop plein de mon cœur dans un article aux gens de bien[1], que vous avez peut-être lu.

  1. Œuvres complètes d'Ozanam, t.VII, p.246.