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ANNÉE 1842

les derniers mois du cours de philosophie que se traitent toutes les questions qui touchent aux choses importantes et.pratiques de la vie, à la religion, à la politique, à la littérature. Les difficultés s’éclaircissent, le travail devient plus attachant et plus lumineux : l’esprit grandit et devient plus viril. On s’attache à ce qui est vrai, bon et beau ; c’est l’instant décisif, il n’en faut rien perdre. Le monde où tu entreras est malheureusement mauvais, étranger à notre foi, à nos saintes pratiques, à nos habitudes sévères.Il est temps que tu recueilles tes forces afin de t’y soutenir, ensuite ne crains pas la Providence fera le reste.

Si j’étais auprès de toi, je chercherais à te servir en ce moment, a éclairer tes doutes, à diriger tes lectures. C’est un grand plaisir que de philosopher. Hier encore, nous passâmes plus d’une heure et demie avec un de mes amis à discuter des idées de Platon. Si tu m’écrivais longuement sur quelques points difficiles, je tacherais de te répondre par de longues explications mais tu feras mieux de causer avec tes condisciples, avec Théophile surtout qui a beaucoup d’esprit et de l’habitude. Quant aux lectures, les écrits les plus modernes, quoique souvent assez peu irréprochables sous le rapport de l’orthodoxie, peuvent être utiles s’ils sont lus avec une bonne direction. Lis Descartes et Malebranche  ; enfin je t'ai dit d'acheter les Esquisses de Philosophie morale de Dugald Stewart. Tu n'auras sans