Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 11.djvu/324

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de votre jeunesse. C’est pour nous et pour plusieurs autres qu’a été dite cette parole : « Heureux l’homme à qui Dieu donne une sainte mère ! » et il y a beaucoup d’hommes restés chrétiens dans ce siècle de doute, sans qu’on sache pourquoi, qui doivent cette grâce aux prières d’une humble servante de Jésus-Christ.. Enfin vous avez encore votre admirable père. Je ne lui écris point, par respect pour la grandeur même de sa douleur, et pour cette haute piété à l’élévation de laquelle mes misérables condoléances n’atteindraient pas. Veuillez pourtant lui dire combien je regrette de ne m’être pas trouvé avec mon frère Charles, à la suite de cette famille dont les bontés nous avaient donné le droit de partager son deuil. Mais ce matin même, et aussitôt la triste nouvelle reçue, nous avons prié ensemble pour madame votre mère. Nous prierons encore, bien assurés, qu’elle nous rend déjà dans le ciel ces prières que l’Eglise ne refuse point ici bas aux âmes les plus certaines de leur salut. Adieu, cher ami, nous n’oublierons jamais cet adieu si bienveillant que madame Rendu nous fit la dernière fois que nous eûmes l’honneur de la voir, ne pensant pas la voir pour la dernière fois. Adieu. Amélie vous serre affectueusement la main, et moi je vous embrasse comme un ami encore plus attaché dans les mauvais jours que dans les bons.

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