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Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 11.djvu/389

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aux Anglais beaucoup de vertu et de courage pour secourir personnellement ces affreuses misères, non qu’ils soient avares de leur argent, mais dans ce pays aristocratique le contact de l’indigent souille et compromet. On ne recevrait pas la monnaie d’un cocher, s’il ne la pliait dans du papier. Comment se résoudre à presser la main d’un mendiant irlandais ? Cependant nos confrères de Saint-Vincent de Paul ont su vaincre les préjugés de leur naissance, ils font beaucoup de bien, et c’est avec joie que j’ai passé une soirée au milieu d’eux. Nous avons trouvé un autre asile contre le bruit, le faste et les misères de Londres en allant passer un jour à Oxford. Là une paix profonde, une ville du quinzième et du seizième siècle, toute debout, avec ses grands collèges qui ont conservé l’architecture gothique ou celle de la Renaissance. On peut errer dans leurs cloîtres, dans leurs beaux jardins, sans que rien vienne rappeler la différence des temps. Les deux collèges surtout de Christ-Church et de Sainte-Madeleine nous ont charmés, et peu s’en est fallu que nous y prissions notre demeure, car si le célibat est la règle commune de ces communautés, il y a exception pour les Chanoines de Christ-Church. J’ai vu aussi avec un plaisir bien grand la bibliothèque Bodleienne. Dis bien à Daremberg que son ami, M. Coxe, nous a fait le plus gracieux accueil. Il nous a montré les célèbres marbres d’Arundel, les salles de l’Univer-