Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 11.djvu/438

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surtout, à la mine virile, à la belle ceinture rouge, avec tout le recueillement que vous trouveriez à Notre-Dame et à Saint-Sulpice.

Voilà mes premières observations sur le chapitre des cultes, et je pourrais continuer ainsi sur chacun des autres chapitres du budget car, si nous avons trouvé à Fontarabie une vieille place démantelée, grave et sévère comme la dynastie autrichienne, nous avons vu à Irun et à Saint-Sébastien la jeune Espagne renaissante sous le sceptre constitutionnel d’Isabelle II. Nous avons vu le département de l’intérieur en la personne des alguazils qui, en tricorne, en manteau noir, culottes courtes et bas de soie, surveillaient le marché de Saint-Sébastien ; le département de la marine était représenté par un élégant vaisseau stationné comme un factionnaire à l’entrée du port du Passage, le Gibraltar du Nord, si l’Espagne avait de quoi le restaurer. La guerre figurait avantageusement sous les traits des grenadiers et carabiniers royaux qui gardaient le pont de Béhobie. En entrant à Irun, comment n’aurais-je pas remarqué les deux Escuelas publicas de Niños et de Niñas qui me rappelaient notre instruction publique, et les jeunes polissons inspectés par mon ami Rendu ? L’agriculture nous a paru florissante, comme elle l’est en effet dans cette industrieuse province de Guipuzcoa, sur laquelle il ne faut pas juger toute la monarchie. Cependant, au milieu, des champs de