Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 11.djvu/439

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maïs admirablement cultivés et des pommiers qui ploient sous leurs fruits, on s’étonne de rencontrer des chars à bœufs avec des roues d’une seule pièce, comme des meules de moulin. Charles les comparait agréablement aux chariots du roi Attila. Mais Charles n’est qu’un faquin, le roi Attila n’ayant jamais honoré ces contrées de sa présence, ni reçu sur sa tête les pluies de fleurs semées par les demoiselles du pays. Tant y a t-il, que lesdits chariots crient sur leurs essieux avec un bruit qui ne peut se comparer qu’à une douzaine de violons qu’on accorde. Enfin, nous avons essayé les douceurs de la vie intime dans une posada, qui n’avait que des habitants chrétiens, des lits irréprochables, et où nous avons pris le chocolat avec des espongas dignes de Génesseaux. Je vous fais grâce du commerce, ayant pu entrer chez les riches entrepositaires de Saint-Sébastien, apprécier la qualité de leurs laines, de leurs huiles, de leurs vins, et me proposant de faire sur le tout un rapport gigantesque à l’Académie des sciences morales, puisque sa voisine ne veut pas de moi.

Ceci n’est qu’une transition ingénieuse pour arriver à vous remercier de vos bons propos auprès de M. Augustin Thierry, Hélas j’ai bien besoin qu’on entretienne de moi son oreille car d’autres candidatures ne la laissent point chômer. Du reste, cette Académie se passera quelque temps encore de mes lumières. Je m’en consolerais facilement