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XCI
À M. AMPÈRE.
Pise, 13 janvier 1853.

Mon cher ami,

Je viens de faire un bien agréable voyage, non pas comme vous l’attendez, sur cette côte superbe qui va de Gênes à Livourne par la Spezia et Carrare mais en Amérique et dans votre compagnie. Avec vous j’ai senti frémir sous mes pieds les puissantes machines du Franklin, avec vous la vapeur intelligente m’a poussé au port de New-York j’ai vu ces chantiers infatigables, ces usines toujours embrasées, ces chemins de fer traversant les rues des grandes villes je me suis arrêté dans Broad-street à côté de ces deux sauvages qui flânaient aux portes des magasins. Vous m’avez fait admirer au milieu de la prodigieuse activité des hommes le caractère étrange de la nature, les couchers de soleil plus enflammés que ceux de la Grèce et de l’Italie. Enfin vous vouliez me faire des amis dans le nouveau monde comme dans l’an-