Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 11.djvu/550

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cloîtres. Amélie et moi, en juges désintéressés, nous avons décidé que cet article était un de vos morceaux les plus exquis. Je veux ajouter que vos regrets pour le professeur absent ont touché autre chose que mon amour-propre, et l’accent m’en est allé jusqu’au fond du cœur.

On accuse les religieux d’intriguer un peu : les miens viennent de me faire entrer à la Crusca, avec toute sorte d’honneurs et une gracieuse lettre où l’on veut bien me dire que je succède à M. Fauriel. En même temps un Père Frediani, lui aussi franciscain et poëte fort goûté à Florence, va publier une traduction du petit volume. Enfin du fond de sa cellule d’Ara-Coeli,le général de l’Ordre m’adresse des remercîments avec un diplôme, qui n’est pas pour moi le moins touchant de mes titres. Il me met au nombre des bienfaiteurs de la famille Franciscaine, et m’associe aux mérites des frères Mineurs qui travaillent et prient par tout le monde.

Me voilà donc affilié comme notre ami Dante à cet ordre, dont il prit l’habit en mourant et qui protège ses restes. Car il faut que je finisse ce point en vous contant un fait inédit et digne de votre curiosité. Quand le cardinal del Poggetto à Ravenne fit condamner le livre d de Monarchia, il eut la pensée d’exhumer les ossements de Dante et de les jeter hors de terre sainte. Alors les religieux de Saint-François enlevèrent secrètement les restes