dans celle-ci. J’éprouve une consolation extrême à
représenter à Notre-Seigneur les nécessités de mes
amis absents : je connais bien les vôtres, et depuis
que j’ai cessé de vivre seul, je sais quelles grâces il
faut demander pour le bonheur d’une jeune famille.
Je m’afflige, mon cher ami, de vous voir confiné
dans une ville où votre zèle et votre savoir ne
trouvent pas leur emploi ; lorsque la gravité des
circonstances exigerait que tous les hommes de
foi et de coeur missent la main à l’œuvre pour
remuer la société et la refaire chrétienne, les
imaginations vives et les plumes brillantes ne
manquent peut-être pas, mais les jugements droits sont
rares.
Je veux vous faire mes compliments de l’article que je viens de lire dans l’Univers, où j’ai reconnu votre main. Il est très-bien écrit mais c’est mieux qu’un acte de talent, c’est un acte de courage. Vous avez honorablement rempli vos fonctions de magistrat en dénonçant à la publicité les emportements d’un homme dont vous vous faites ’un ennemi, mais qui, une autre fois, s’avancera moins, sentant que les yeux sont ouverts sur sa conduite : Si les catholiques étaient résolus à publier toutes les tyrannies dont ils sont bien instruits, et à se bien instruire de toutes celles qu’ils veulent publier, je ne doute pas qu’ils ne parvinssent à se faire respecter tôt ou tard : mais il y faudrait le temps