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LETTRES DE FRÉDÉRIC OZANAM

puissante patronne à l’intercession de laquelle nous attribuons cette heureuse naissance. Maintenant la mère, peu près rétablie, a la consolation d’allaiter son enfant ; c’est un plaisir bien laborieux, mais bien vif. Ainsi nous ne perdrons pas les premiers sourires de notre petit ange. Nous commencerons son éducation de bonne heure, en même temps qu’il recommencera la nôtre car je m’aperçois que le ciel nous l’envoie pour nous apprendre beaucoup et pour nous rendre meilleurs. Je ne puis voir cette douce figure, toute pleine d’innocence et, de pureté, sans y trouver l’empreinte sacrée du Créateur, moins effacée qu’en nous. Je ne puis songer à cette âme impérissable dont j’aurai à rendre compte, sans que je me sente plus pénétré de mes devoirs. Comment pourrai-je lui donner des leçons, si je ne les pratique ? Dieu pouvait-il prendre un moyen plus aimable de m’instruire, de me corriger, et de me mettre dans le chemin du ciel ?

Vous donc, monsieur et cher ami, qui exercez saintement ces grandes fonctions de père, souvenez-vous de moi devant Dieu, et demandez-lui pour votre jeune ami les lumières, les inspirations, les forces qu’il lui faut. Souvenez-vous aussi de mon enfant qui un jour vous le rendra, j’espère, et n’oubliez pas non plus sa mère qui vous est, vous le savez, bien attachée. Elle me charge de vous dire combien elle tient à un Ave Maria dans votre chapelle, _quand vous y prierez en famille. Vos confi-