Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 2.djvu/22

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efforts que l’arianisme et le manichéisme avaient faiis pour déchirer la doctrine se reproduisent sous d’autres formes au milieu du cinquième siècle. Le combat se restreint alors sur un point, le dogme de l’Incarnation et la personne du Christ. On accorde, avec le concile de Nicée, qu’elle est divine ; mais on se divise sur la façon d’entendre ce mystère. Pour que le Christ ait pu remplir sa mission, il fallait qu’il fût homme-Dieu : homme, car autrement l’humanité n’expie pas en sa personne ; Dieu, sans cela le mystère de la Rédemption n’est pas accompli. Mais les profondeurs de ce mystère étonnent les esprits, et ils se partagent en deux sectes : les uns attaquent la divinité, les autres l’humanité.

Vers 426, le patriarche de Constantinople, Nestorius, dans un discours prononcé en présence de tout le peuple assemblé, déclare qu’il y avait hérésie à appeler la mère du Christ, mère de Dieu ; que dans le Christ il y avait deux personnes distinctes une personne divine et une personne humaine, un homme en qui le Verbe avait habité comme Dieu habite dans un temple, sans plus d’union qu’il n’en existe entre le sanctuaire et le Dieu qui y réside. C’était la transformation de la doctrine d’Arius ; c’était un effort fait pour nier la présence de Dieu dans le Christ, pour séparer ce que le Christ avait uni ; c’était nous représenter dans la personne du Sauveur un sage, un homme