plus éclairé que les autres, en communication plus étroite avec la Divinité, mais que rien n’aurait détaché du reste des hommes. On était conduit par cette tendance philosophique, rationnelle, à nier le surnaturel, sans s’apercevoir que c’était détruire le mystère, la foi, en un mot la religion. Aussi l’Orient s’émut à la doctrine de Nestorius ; et le concile tenu à Éphèse en 451, à la poursuite et sur les instances pressantes du pape Célestin, condamna l’hérésiarque, et la doctrine contraire fut définie et reconnue : dans le Christ résidait une seule personne en deux natures.
Un peu plus tard, l’archimandrite d’un grand monastère de Constantinople, Eutychès, combattant Nestorius, et poussant le zèle de la controverse jusqu’à l’excès, en vint à dire que dans le Christ il n’y avait qu’une personne et qu’une seule nature, que la nature humaine était absorbée par la nature divine, qu’ainsi le Christ n’avait pas eu de corps semblable au nôtre, pas de chair consubstantielle à la nôtre, et que c’était Dieu tout seul, Dieu lui-même, qui, dépouillant son impassibilité, avait souffert et était mort sur la croix. Il faisait une divinité souffrante, mourante, en sorte qu’il retournait à un véritable paganisme, confondant les attributs de la divinité avec ceux de l’humanité.
Sa doctrine attira l’attention de Flavien, patriarche de Constantinople, qui le déposa. Eutychès tourna alors les yeux vers le lieu que déjà les chré-