souveraine et toute-puissante qui le remuait ainsi. Les Goths, en pénétrant dans Rome, avaient mis le feu aux jardins de Salluste, avaient brûlé une partie de la ville et s’étaient arrêtés, remplis de respect et de terreur (car ils étaient chrétiens quoique ariens) devant la basilique des saints apôtres ils avaient respecté les fidèles qui y gardaient les vases sacrés, respecté le cortège de fidèles et d’infidèles réunis sous l’égide de ces reliques des saints-pour chercher la vie et la liberté dans le temple. Cependant ces humiliations imposées à la ville éternelle avaient déchaîné les colères des païens, et plusieurs même de ceux qui avaient trouvé leur salut au tombeau de Pierre et de Pan ! reprochaient au christianisme la ruine de Rome, et demandaient aux chrétiens où donc était leur Dieu, et pourquoi il ne les avait pas protégés pourquoi il avait laissé confondre les bons avec les méchants dans la même ruine comment il n’avait pas sauvé les justes de la spoliation, de la mort, de la captivité, et comment il avait abandonné leurs vierges mêmes au déshonneur entre les mains des barbares.
Voilà les plaintes et les cris qui vinrent, avec une multitude de fugitifs, troubler Augustin jusque dans le repos d’Hippone ; voilà les clameurs auxquelles, dans un jour de génie, il prit la résolution de répondre.
Il répondit en montrant aux païens, dans les