Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 2.djvu/224

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malheurs de Rome, les conséquences accoutumées de la guerre, mais en leur faisant voir aussi l’intervention du christianisme dans cette puissance qui avait effrayé et dompté les barbares au jour même de leur victoire et triomphé de leur souveraine liberté. À cette question Pourquoi les mêmes malheurs ont-ils atteint les justes et les pécheurs, il répondit que ces malheurs pour les uns étaient une épreuve et pour les autres un châtiment. « C’est, leur dit-il, comme la boue et le baume qu’une même main agite, et dont l’une exhale une odeur fétide, l’autre un parfum excellent.» D’ailleurs il importe peu de savoir que est celui qui souffre, mais quelle âme il porte a la souffrance ; Non quis, sed qualis. Car le chrétien ne connaît d’autre mal que le péché, et la captivité qui ne déshonora pas Régulus pourrait-elle déshonorer un front marqué au caractère du Christ ? Beaucoup sont morts sans doute mais quel était celui qui ne devait pas mourir ? Quand à ceux dont les corps ~sont restés sans sépulture, l’œil de Dieu saura les retrouver quand viendra le jour de la résurrection. Augustin console aussi les vierges déshonorées, et se retournant vers les païens : «  Ce que vous regrettez, leur dit-il, ce n’est pas cette paix où vous useriez des biens temporels avec sobriété, piété, tempérance : c’est celle où vous poursuivriez à force de profusions des voluptés inouïes et qui ferait sortir de la corruption de